Blocage ou bavardage ? Quelle suite pour le mouvement étudiant ?

Résumé de la mobilisation étudiante dans le pays et sur Montpellier 

La France est actuellement massivement mobilisée contre la réforme des retraites et de nombreuses injustices sociales qui ne cessent d’être accentuées par le gouvernement. Le pays est remué par de nombreux mouvements sociaux : manifestations, grèves, blocages d’universités et de lycées. Plus de 93 % des actifs sont opposés à cette réforme et plus de la moitié des Françaises et Français sont pour le blocage des secteurs d’activités. Montpellier n’y échappe pas. L’université Paul-Valéry Montpellier 3 a été le théâtre de multiples blocages, dont deux totaux le 8 et le 9 mars derniers. Les cortèges étudiants se massifient et la jeunesse se soulève.

Le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) se mobilise contre cette réforme injuste et précarisante depuis son annonce, aux côtés des syndicats de travailleuses et travailleurs. En effet le SCUM représente les étudiantes et étudiants de la ville dans l’intersyndicale de l’Hérault. En parallèle de ce mouvement social nous continuons évidemment nos activités syndicales : permanences administratives, distributions alimentaires, animation du foyer étudiant, présence dans les conseils des universités.

A l’heure où les syndicats de travailleuses et travailleurs bloquent l’économie du pays, le SCUM soutient le blocage total et illimité des universités.

Le blocage, pourquoi ?

Le SCUM soutient tous les modes d’actions, qu’elles aillent de la pétition au blocage total de l’université. Si une action a pour but d’imposer un rapport de force avec la présidence, le gouvernement, ou n’importe quelles autres institutions qui nous sélectionnent et détruisent notre avenir, alors elle est légitime. Le SCUM a mis en place dès janvier des comités d’action (COMAC) ayant pour but d’intensifier la mobilisation et de répondre à l’absence de cadre voire l’inefficacité des structures militantes habituelles. Ces COMAC ont abouti à des piquets de grève ou bien à des blocages du bâtiment administratif.

Le blocage d’une université a pour but de montrer de facto notre opposition totale à la réforme. Il a également pour but de permettre aux étudiants et travailleurs de tous secteurs de s’organiser et de massifier la lutte. Il permet d’empêcher la tenue des cours pour permettre à tout le monde de se retrouver en manifestation. Il augmente le rapport de force avec la présidence sur le long terme, ce qui a été prouvé lors de la lutte des sans facs victorieuse menée en début d’année.

Historiquement, le blocage des universités a permis des victoires dans les mouvements sociaux en apportant leur soutien à certains mouvements comme celui contre la réforme de la sécurité sociale de 1996. Ou encore en 2006, contre le CPE.

Nous avons donc participé à toutes les Assemblées générales jusqu’à présent pour tenter de mettre en place ces blocages et ainsi lutter activement contre cette réforme. Cependant, lors de ces assemblée Nous avons fait face à un argumentaire particulièrement paradoxal et inefficace : Plutôt que de permettre aux étudiants de venir en manifestation en bloquant et donc en supprimant les cours, une partie de l’Assemblée Générale, ne cessait de répéter qu’il fallait attendre que le mouvement se massifie de lui-même, alors même que le temps nous est compté avant le vote de cette réforme.

Nous avons finalement réussi après maintes discussions à bloquer le 8 et le 9 mars. Ces blocages ont permis :

  • Un renforcement des liens intersyndicaux entre étudiants et travailleurs qui a pris la forme d’une rencontre avec des représentants syndicaux professionnels et de la reconduction de leur grève au sein même des murs de l’université.
  • De motiver des étudiants pour poursuivre la lutte contre la réforme des retraites
  • Deux repas pour le prix d’un offerts au CROUS Vert-Bois le 09/03

Etat du mouvement étudiant Montpelliérain

Nous tirons un constat amer de cette dernière journée de blocage. En effet, depuis le début du mouvement le SCUM a œuvré pour l’union entre organisations au sein de l’université. Nous avons en effet initié -parfois sans succès- des rencontres de médiation inter-organisations et nous avons proposé au cortège inter-organisation de nous rejoindre, à la troisième position de la manifestation intersyndicale, normalement attribuée au SCUM seul. Cependant, cette union s’avère remise en question lorsque des intérêts extérieurs aux assemblées générales semblent primer sur la lutte contre la réforme. En effet, alors que certains veulent lutter face à une réforme précarisante, avec et pour les étudiantes et étudiants ainsi que les travailleuses et travailleurs, d’autres cherchent clairement à mettre en avant leurs intérêts politique au dépend de l’union syndicale et de la lutte en elle même, et ce, sans possibilité de compromis de leur part malgré de nombreux compromis de la part du SCUM. 

Nous déplorons également que le Comité de Mobilisation, censé être la branche exécutive de l’Assemblée Générale mettant en place les actions décidées au préalable, s’est comporté, lors de sa tenue le 9 mars, comme une sorte de seconde Assemblée Générale à effectif réduit.

Suite à deux longues heures de débats stériles, le Comité de Mobilisation a voté pour le déblocage de l’Université, alors que ce vendredi 10 mars s’inscrit dans une journée nationale de lutte écologique, en relation directe avec le mouvement social contre la réforme des retraites.

Il est à noter que cette décision a été aussi influencée par la prise de paroles de professeures et professeurs qui, nous le rappelons, nous sélectionnent le reste de l’année. Ils ont évidemment montré une volonté claire et affichée de nuire au mouvement étudiant en se prononçant contre le blocage. Nous constatons ici avec amertume que le Comité de Mobilisation, se voulant pourtant démocratique ne respecte pas le vote d’Assemblée Générale appelant à bloquer les jours de mobilisation.

Alors que les syndicats cheminots, ont, dans l’amphi 4, reconduit sous les acclamations des étudiantes et étudiants leur grève, nous pensions en toute logique que ledit comité, qui avait lieu juste à la suite, ferait de même. Il n’en fut rien.

Nous tenons à interpeller le Comité de Mobilisation sur le fait que les travailleuses et travailleurs en grève subissent des pertes financières conséquentes là où les étudiants et étudiantes ont le privilège de pouvoir se mobiliser sans cet obstacle. A ce titre, ne pas les suivre en soutien sur leur reconduction dénote au mieux d’un manque de vision globale, au pire d’un certain mépris de classe.

Décisions du SCUM concernant la suite du mouvement

Le SCUM déplore la façon dont s’est déroulé ce comité de mobilisation. En effet, certains membres de ce comité de mobilisation et d’organisation politique ont délibérément opéré un bashing agressif envers le SCUM durant toute la durée de ce comité. Le SCUM dénonce également le comportement de certains de ses membres sur les réseaux sociaux, qui le soir même sont allés cyber-harceler des membres du SCUM sur leur comptes personnels.

Pour nous, de tels agissements nuisent au mouvement social et mêle à tort des personnes non syndiquées à des querelles inter-organisations peu intéressantes, et auxquelles les élections étudiantes ont de toute manière déjà répondu avec toute l’éloquence nécessaire. Au-delà de ça, le SCUM ne tolère jamais la calomnie et les insultes, pas plus que le harcèlement sur les réseaux sociaux personnels de ses membres.

Nos membres, rappelons-le, donnent d’eux même toute l’année, aussi bien dans les mouvements sociaux que dans les conseils, dans les distributions alimentaires, dans nos permanences syndicales et plus simplement dans la défense des étudiants -ce qu’ils et elles sont les seuls à faire dans ces proportions-.

Les attaques personnelles subies récemment ainsi que la destruction de la mobilisation en cours, en refusant de manière systématique de bloquer l’université et en décidant le déblocage sur une journée de lutte importante, mais aussi et surtout l’urgence de lutter contre cette réforme nous poussent à prendre aujourd’hui, par ce présent communiqué, la décision de nous retirer de toute discussion avec les partis politiques/démarche incluant des partis politiques, démarche inter-organisation au sein de l’université. Nous ne voulons pas perdre une minute de plus dans ces débats stériles et voulons lutter activement.

Continuité de la lutte pour le SCUM

Nous allons continuer à lutter contre la réforme des retraites comme depuis le début du mouvement, pour empêcher cette réforme injuste et précarisante. Nous continuerons aussi d’inscrire dans cette lutte des revendications étudiantes. En effet, cette réforme s’inscrit dans la politique globale du gouvernement : une précarisation des plus précaires.

Il est indispensable, en tant que syndicat étudiant, de revendiquer le repas à 1 euros pour tous les étudiants, au vu de la précarité grandissante. Il est aussi fondamental de lutter pour l’abrogation de ParcourSup et MonMaster afin de mettre fin à la sélection à l’Université en Licence et en Master. Un lien direct avec la mobilisation actuelle se fait de plus car la sélection et la précarité créent des carrières tardives et hachées, empêchant la retraite à 64 ans à taux plein, déjà inacceptable de base. Nous invitons les étudiantes et étudiants à nous rejoindre massivement afin de faire reculer le gouvernement, éradiquer la précarité étudiante et mettre fin à la sélection à l’Université.

Le SCUM continuera à être en faveur du blocage total et illimité de l’université et appelle tous les étudiantes et étudiants qui le souhaitent à nous rejoindre, que ce soit en manifestation, sur les piquets de grève et sur le campus afin de continuer la lutte loin de tout conflit stérile, pour enfin mettre le gouvernement à genoux.

Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier – SCUM
http://www.combatuniversitaire.wordpress.com – syndicat.scum@live.fr


Un mois de mobilisation du SCUM vu par les médias :

8 mars : grève féministe

A l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, aux côtés de nombreuses associations féministes, organisations et syndicats, le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) appelle à une journée de mobilisation mercredi 08 mars 2023 : 

Le 8 mars, c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes !

À l’occasion, l’inter-orga féministe organise :
– 11h : une assemblée générale féministe
– 14h : une manifestation, départ place Zeus

Le 8 mars, on s’arrête toutes et on manifeste. On fait la grève féministe. On montre la solidarité et la force des femmes. Le 8 mars, on grève, on débraye, on agit. Faisons du bruit à 15h40, heure à laquelle chaque jour les femmes arrêtent d’être payées. Le 8 mars, toustes ensemble, on envahit les rues contre la réforme des retraites, pour l’augmentation des salaires, contre les violences sexistes et sexuelles et en solidarité internationale avec les femmes du monde entier.
Ras le bol du patriarcat
!

1ers signataires : GES 34, CIDFF34, NPA 34, Planning familial 34, UCL 34, Citoyennes Maintenant, FSU 34, Solidaires 34, PG34, CGT 34, SCUM – Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier, PG34, La Carmagnole, Appel Égalité, EELV, PCF 34, Ensemble!34, PS 34, OLF 34, Humains et Dignes

Le nouveau calendrier universitaire 2023-2024 adopté à l’université Paul-Valéry grâce au SCUM.

Ce mardi 14 février 2023 avait lieu le vote du calendrier universitaire pour l’année 2023-2024 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3. Ce vote a été effectué par le Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire (CEVU), dans lequel les élus étudiantes et étudiants du syndicat majoritaire, le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) représentent les étudiantes et étudiants de l’université.

Les vacances de Noël une nouvelle fois sauvées

Il y a maintenant 2 ans, la présidence de l’Université Paul-Valéry avait décidé de supprimer la moitié du mois de vacances de Noël sous la pression du corporatisme professoral. Ce mois de vacances qui se trouve être essentiel pour les étudiantes et étudiants afin de rentrer dans leur familles ou de travailler durant la saison d’hiver. Suite à l’indignation générale suscitée par ce calendrier, le SCUM a mené une lutte.

Lire la suite Le nouveau calendrier universitaire 2023-2024 adopté à l’université Paul-Valéry grâce au SCUM.

Les étudiants s’organisent et entrent dans la lutte contre la réforme des retraites pour le 31 janvier

A l’appel du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM), un Comité d’Action étudiant s’est formé ce mercredi 25 janvier 2023. Il a comme objectif d’organiser des actions concrètes de lutte contre la réforme des retraites et la précarité imposées par le gouvernement Macron.

Il a été décidé les actions suivantes :

  • Départ d’un cortège étudiant mardi 31 janvier, à 9h30 depuis l’entrée Atrium de l’Université Paul-Valéry, afin de rejoindre la manifestation interprofessionnelle place Zeus pour 11h.
  • Réunion du prochain Comité d’Action étudiant mardi 31 janvier à 18h au préfabriqué 3.2 de l’université Paul-Valéry Montpellier 3.
  • Rassemblement devant le Rectorat jeudi 02 février à 10h (rue de l’Université, Tramway Louis Blanc), contre la précarité étudiante et la mise en place du Parcoursup des Masters.

Pour la journée de mobilisation nationale du mardi 31 janvier, le SCUM a demandé et obtenu de la part de la présidence de l’université Paul-Valéry que les absences en cours et examens ne soient pas comptabilisées, afin de permettre aux étudiantes et étudiants de participer au cortège étudiant et à la manifestation interprofessionnelle.

De plus, il a été décidé, en cas de blocages économiques décidés par les travailleurs, d’appeler les étudiantes et étudiants à s’y joindre massivement afin de continuer à faire pression sur le gouvernement.

Nous sommes bien déterminés à ne pas laisser nos vies nous échapper !

Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier – SCUM
http://www.combatuniversitaire.wordpress.com – syndicat.scum@live.fr


Les tracts pour la journée de grève du 31 janvier:


La mobilisation dans les médias :

Fermeture du parking à la cité universitaire Voie Domitienne, des solutions trouvées

Les travaux pour construire 290 nouveaux logements à la cité universitaire Voie Domitienne, gérée par le CROUS, vont commencer dès la première semaine de février.

Il y a quelques jours avait été communiqué par mail aux étudiantes et étudiants logés à la cité Universitaire Voie Domitienne que leur parking serait bientôt fermé. Il s’agissait ici d’une forte problématique pour celles et ceux qui ont choisi de vivre dans cette cité universitaire en raison de la présence d’un parking. En effet, pour beaucoup, en stage ou en alternance dans la région montpelliéraine, leur seul moyen de déplacement est la voiture, et l’impossibilité d’avoir leur moyen de transport proche de leur lieu de résidence est impensable.

Face à cette situation, le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) a pris rapidement contact avec la direction du CROUS. Une réunion publique a été organisée par la direction du CROUS pour les étudiantes et étudiants de la cité universitaire le lundi 23 janvier, à laquelle le SCUM a participé. Ces échanges ont permis de trouver des solutions concrètes au problème de stationnement.

Tout d’abord des solutions de relogement, les étudiantes et étudiants qui le souhaitent seront transférés dans une cité universitaire plus proche de leur lieu d’études, comme Vert-Bois, Triolet et la Colombière.

Ensuite pour les résidentes et résidents restants à la cité Voie Domitienne, une autre solution a été trouvée. Ils auront une place de parking à 7 minutes à pied, à la résidence du Pous de la Sers.

Nous remercions le CROUS pour cette réaction rapide afin d’apporter des solutions aux étudiantes et étudiants. La construction de ces 290 nouveaux logements à bas prix à la cité universitaire Voie Domitienne comme annoncé lors des voeux est une nécessité, mais reste toujours insuffisante face à l’ampleur des besoins à Montpellier. En effet, seulement 10% des étudiantes et étudiants de Montpellier sont logés en cité universitaire.

Alors que la précarité étudiante augmente, comme en témoignent les files d’attente aux distributions alimentaires du SCUM, beaucoup abandonnent leurs études faute de logement à Montpellier, nous l’avons rappelé en envahissant le conseil municipal du 11 octobre avec des étudiants sans logements.

Il faut construire plus de logements à bas prix, massivement et rapidement. La mairie, l’État et le CROUS doivent prendre leurs responsabilités à la hauteur des besoins.

Le projet de construction à la Cité Universitaire Voie Domitienne

Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier – SCUM http://www.combatuniversitaire.wordpress.com – syndicat.scum@live.fr

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